REPRÉSENTATIONS SOCIALES ET STIGMATISATION

La psychologie cognitive (discipline de la psychologie) nous enseigne que l’Homme perçoit le monde à travers des représentations. Une représentation n’est pas le simple reflet d’une réalité. Elle peut être défini comme un ensemble d’informations, de connaissances et de croyances à propos d’un objet permettant de construire une réalité commune à l’ensemble d’un groupe. Les représentations nous permettent de donner du sens au monde qui nous entoure (fonction cognitive), partagé avec les membres de notre groupe (fonction identitaire), en nous permettant d’y ajuster et de justifier nos choix et nos comportements sociaux (fonction de justification).La notion de représentation sociale inclut également les attitudes qu’un sujet adopte face à l’objet de sa représentation. Lorsque nous percevons un objet ou une personne, nous faisons plus aisément appel aux informations nous permettant de la classer dans une catégorie. Ces catégories sont construites sur une série de croyances supposées représenter la catégorie, le groupe en question.

CATÉGORISATION ET STÉRÉO-TYPISATION

Certaines croyances permettant de construire des catégories sont pertinentes, d’autres le sont moins. Par exemple, la croyance selon laquelle les personnes vivant avec une schizophrénie représentent un danger pour leurs concitoyens n’est pas pertinente. En effet les personnes vivant avec cette maladie mentale ne sont pas plus dangereuses que la population générale. Par contre, elles sont plus souvent victimes d’agression que la moyenne. La catégorisation permet de pallier un manque d’informations et souvent le contenu d’une catégorie se trouve appliqués à un groupe entier sans tenir compte des différences individuelles. C’est le phénomène de stéréo-typisation (l’étiquette).

Les stéréotypes concernent l’individu et le groupe social. Ils peuvent être appréhendés comme un contenu, mais également comme des moyens d’explication et de rationalisation de ces contenus ainsi que ce qui les lient à ce groupe particulier. Ces stéréotypes permettent à notre système de pensée d’économiser de l’énergie cognitive, en nous évitant d’avoir à reconstruire le monde dans lequel nous nous trouvons, indéfiniment.

De très nombreuses recherches attestent l’influence des stéréotypes dans l’interprétation, l’acquisition et la restitution des informations. Les stéréotypes viennent agir comme un filtre (attention sélective) à travers lequel nous interprétons les faits et gestes d’une personne perçue, catégorisée, représentée. Ils viennent donc déterminer nos attitudes et façonner nos comportements, et ce parfois à notre insu, en échappant totalement à notre système de pensée.

Les stéréotypes sont pratiques, certes, mais ils ne sont pas toujours sympathiques ! En effet, les stéréotype peuvent conduire aux préjugés, et des préjugés aux discrimination… il n’y a parfois qu’un pas.

Les travaux sur les stéréotypes tissent d’ailleurs des liens étroits avec les théories de l’identité sociale et de l’auto-catégorisation.


Il s’agit ici d’une synthèse d’informations issues de différents domaines de la psychologie. Pour approfondir les notions ou compléter vos connaissances nous vous invitons à consulter les lectures à partir desquelles nous avons rédigé cette page :

  • Franty-Samy Kohl. Les représentations sociales de la schizophrénie. 2006. Masson. Paris,
  • Richard Y. Bourhis et Jacques-Philippe Leyens. (Eds). Stéréotypes, discrimination et relations intergroupes. 1999. Mardaga,
  • Vincent Yzerbyt et Georges Schadron. Stéréotypes et jugement social (p 127-160),
  • Richard Y. Bourhis, André Gagnon et Léna Céline Moïse. Discriminations et relations intergroupes. (p 161- 200).

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